Dans l’article paru dans le MIT Sloan Management Review, les auteurs avancent que tout dirigeant d’entreprise devrait consacrer un temps à l’étude de la culture de leur entreprise et envisager d’ajuster certaines dimensions.
Très justement, les auteurs énoncent:
Si la plupart des dirigeants reconnaissent l’impératif de transformation, beaucoup moins comprennent le lien essentiel entre la transformation de l’entreprise et le changement de culture. Les entreprises ne peuvent pas réaliser le véritable potentiel de la transformation numérique, adopter de nouveaux modèles commerciaux ou mettre en œuvre de nouvelles méthodes de travail sans soutenir les changements de comportements et de normes organisationnels.
Traditionnellement, la culture d’entreprise est définie comme « la facon dont l’entreprise résout les problèmes. »
Aujourd’hui, de nouveaux problèmes, comme le télétravail de masse, ou encore le désengagement des collaborateurs sont apparus. Pour répondre à ces nouveaux problèmes, certaines solutions appliquées par le passé resteront légitimes. Mais, dans bien des cas, d’autres solutions devront être imaginées. La rénovation de la culture d’entreprise sera alors nécessaire.
Une culture d’entreprise rénovée, flexible, adaptative et systémique
Pour les auteurs, cette culture rénovée dite adaptative devra idéalement présenter 7 caractéristiques:
- Etre centrée sur les clients : comprendre et donner la priorité aux besoins du clients (et non se concentrer sur les produits ou les résultats financiers)
- Intégrer l’ensemble de l’écosystème : donner la priorité au bien-être de l’ensemble du système multi-partite (et pas seulement de l’entreprise)
- Adopter une orientation analytique : adopter le pouvoir des données et de l’analytique dans la prise de décision (plutôt que de s’appuyer uniquement sur l’expérience ou le jugement)
- Institutionnaliser un esprit et des pratiques collaboratifs : s’engager de manière proactive dans la collaboration inter-organisationnelle et le travail d’équipe (plutôt que de travailler en silos)
- Privilégier l’action : valoriser la rapidité, et non la minimisation des risques, plutôt que la perfection.
- Chercher à apprendre : s’engager dans l’expérimentation et l’apprentissage rapide.
- Catalyser les ressources : donner du pouvoir et de l’énergie aux gens tout en les tenant responsables.
Les 7 pistes d’ajustements sont toutes pertinentes. Parce que ces dimensions s’intègrent ensemble, un plan de rénovation de la culture d’entreprise peut être utilement déployé de manière progressive et itérative.
La rénovation d’une culture d’entreprise est un marathon
Les auteurs soulignent à raison que toute rénovation d’une culture d’entreprise est avant tout un marathon.
Reconnaître que le changement de culture est un marathon, pas un sprint. Comme pour la plupart des choses qui semblent nouvelles, les gens sont plus susceptibles de s’enthousiasmer pour de tels efforts de changement s’ils participent à la création de la culture souhaitée dès la phase initiale. Cependant, le travail devra être doté de ressources adéquates pour le long terme. Selon leur ampleur et leur profondeur, les initiatives de changement de culture peuvent prendre de 18 à 36 mois. Il est essentiel de mesurer les progrès et de célébrer les percées en cours de route.
Bien mené, un tel projet permettra de poser les fondamentaux de l’entreprise qui sera alors en mesure de mieux répondre aux incertitudes et complexités du monde qui s’ouvre à nous.
La nécessité de repenser la culture d’entreprise à l’ère post-Covid - août 2021 - article réalisé par Sébastien Baert