Durant ce mois d’août, j’ai souhaité participer à une retraite méditative de 10 jours dans le Sud de la France.
Pour les initiés, il s’agissait d’une retraite dite Vipassana. Pour les non-initiés, Vipassana (« vision intérieure » en langue pali) est une ancienne technique de méditation qui permet de travailler sur nos perceptions. Tout le travail du méditant porte sur son rapport aux choses (lui-même inclus) et sa manière de les appréhender par le biais de son esprit.
Seul face à ses perceptions
En pratique, pour faciliter notre concentration sur nos perceptions, nous n’étions autorisés ni à parler, ni à prendre des notes ou encore lire. Chaque jour nous étions conviés à sept séances de méditation assise pendant lesquelles l’instructeur donnait quelques consignes. Très rapidement, il nous laissait face à notre activité mentale.
Ce n’était pas ma première retraite. Mais il y avait bien longtemps que je n’avais pas pratiqué autant de méditation sur une période aussi courte. Naturellement, mon expérience des premiers jours fut d’observer mon esprit récalcitrant, incapable de simplement suivre ma respiration. Parfois, mon attention se posait bien quelques instants sur mes inspirations et mes aspirations. Mais, très vite, elle s’aventurait dans le passé qui n’avait pas d’avenir ou dans le futur parfaitement inconnu de moi. Elle n’omettait pas de noter les mouvements de mon voisin qui changeait de position parce que, comme le mien, son corps en souffrait.
Bien que l’instructeur recommendait de laisser nos problèmes de côté, mon esprit s’immersait souvent dans les questions qui occupent mon quotidien. L’instruire de faire autre chose ne suffisait pas.
Tout comme mon corps, il résistait. En d’autres termes, ni l’un ni l’autre n’était ouvert au changement. Aucun des deux n’était assez flexible pour accueillir la nouveauté.
A mesure que les résistances tombent, la stabilité apparaît.
Toutefois, les heures passant, les résistances physiques et mentales se sont amoindries laissant place à une certaine stabilité. Il devenait plus facile de revenir à ma respiration. A force d’être attentif et de cultiver la qualité de l’attention, la qualité de la vigilance avait fini par émerger.
A l’aide de l’attention et de la vigilance, il devenait possible de choisir, de prendre le temps d’apprécier, de peser une pensée ou une réaction, notamment, face aux douleurs physiques qui continuaient de s’exprimer.
Cela correspondait bien à ce que le célèbre psychiatre Viktor Frankl a exprimé sous les termes suivants:
Between stimulus and response there is a space. In that space is our power to choose our response. In our response lies our growth and our freedom.
L’importance de l’attention - août 2021 - article réalisé par Sébastien Baert