L’impermance ou la nécessité de s’adapter
Pour illustrer le caractère impermanent de nos expériences, il est souvent fait référence au moment que certains peuvent vivre en été sur une plage. Au bout d’un certain temps, sous l’effet de la chaleur qui s’accumule, prendre un bain de soleil n’est plus aussi agréable et notre corps nous invite à nous retourner, nous protéger en nous mettant à l’ombre ou encore, partir nous baigner.
En réponse à ce petit désagrément, nous n’avons pas d’autre réponse que de changer notre état (nous retourner), d’innover (trouver de l’ombre) ou encore chercher une expérience nouvelle, en l’occurrence, opposée à l’expérience initiale (partir se baigner)
Pour beaucoup d’entre nous, ces solutions qui sollicitent la mobilisation du corps, sont facilement accessibles et exécutées inconsciemment. Les résistances au changement sont minimes voire inexistantes.
Le soleil présente un caractère si péremptoire que face à ses caprices et sa force, nous n’avons d’autre choix que d’agir sur nous-mêmes et de changer.
Négocier pour se développer ensemble
Dans notre vie au quotidien, les sources de nos désagréments sont rarement aussi péremptoires que le soleil de sorte qu’il est souvent possible – mais pas toujours, de négocier le degré de changement que chaque partie prenante voudra bien subir pour rendre l’expérience à nouveau agréable.
Selon une logique de rapport de force, la négociation est abordée sous un angle binaire : le gagnant est conforté dans sa position et n’a pas à changer ; le perdant, au contraire, doit s’adapter (faire une concession), changer, ou encore, partir.
Dans un contexte où la capacité d’adaptation et de changement est une qualité critique pour survivre et prospérer – comme le défendait déjà Darwin, il est permis de se demander si chercher à gagner (pour soi) est toujours la meilleure des stratégies. Toujours gagner pour soi (et donc ne jamais changer) serait bien plus une stratégie pour tomber de haut et non une stratégie qui assure un développement pérenne parce que partagé.
Il est au contraire préférable d’adopter une attitude plus dynamique et réflective en évaluant régulièrement l’intérêt de saisir l’opportunité qu’il nous ait donnée d’innover en testant des solutions nouvelles ou encore d’aller vers de nouvelles expériences. C’est ici que les résistances au changement, nos valeurs, nos engagements, nos conflits s’exprimeront.
Le plus fructueux mais aussi le plus ardu étant de mener cette réflexion de concert et de manière systémique avec l’ensemble des parties prenantes à la négociation afin que chacune d’entre elles puissent se développer et … donc changer.
Si seulement je pouvais changer la trajectoire du soleil ou le désir de toujours gagner… et de ne jamais changer - février 2022 - article réalisé par Sébastien Baert